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lundi 13 octobre 2014

Echo des Universités d'été à Bressuire

CONGRES  CMR 2015

ECHO DES UNIVERSITES D’ETE A BRESSUIRE
       
     
     Bien des choses se sont partagées lors de ces universités. Imaginez-vous une centaine de membres du CMR en réflexion pendant une semaine pour tenter de trouver des solutions durables pour un monde meilleur, un futur équitable! Quel pari !  Et pourtant,  nous nous sommes laissés entrainer dans cet heureux cheminement. Il faut avouer que l’état d’esprit du CMR y est pour beaucoup…
     Bien sûr, je ne vais pas vous donner un compte rendu de ces universités. Pour ceux qui seraient intéressés, il suffit de vous rendre sur le site du CMR http://cmr.cef.fr/
     D’abord, souvenez-vous, nous vous avions demandé de réfléchir en équipe sur le choix de 5 mots qui définirait au mieux le « vivre ensemble ». Lors de cette session, l'un de nos premiers travaux en grande région (Champagne Ardenne et Alsace Lorraine) fût de nous appliquer à mettre en commun le résultat obtenu dans chaque FD. Après une nouvelle concertation entre nous, voici donc ceux qui ont été retenus et présentés à tous les participants.

RESPECT  -  ACCUEIL  -  ECOUTE  -  DIVERSITE  -  PARTAGE -   FRATERNITE - CONVERSION  -  RECIPROCITE  -  CONFIANCE  

     Je m’attarderai ensuite sur l’essentiel des propos tenus par trois intervenants sur des thématiques transversales  au travail de  prospective mené en amont du congrès 2015:  

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication  (NTIC)
     par Cédric Lepage, formateur d’adultes et conférencier.

     Après un long parcours dans l’informatique, il « profite » d’une pause forcée pour s’accorder un temps de réflexion. Il prend conscience que sa représentation du monde est dominée et faussée par la prédominance outrancière de la technologie. Ce fût  pour lui à ce moment-là le retour à l’humain. Aujourd’hui formateur dans ce même secteur professionnel, Cédric Lepage est porteur d’un cri d’alarme, d’un réveil nécessaire des consciences :
« Nous ne sommes pas, nous ne devons pas être au service de l’informatique. L’informatique n’est qu’un outil, à nous de nous en saisir et de l’utiliser au mieux, en évitant les pièges et les dérives induits par un libéralisme devenu fou ».

Ø  A fortiori, le CMR en tant que mouvement d’éducation populaire, doit aider toujours et encore plus à la mise en œuvre de lieux de débat. Quels impacts les nouvelles technologies auront sur les relations humaines ? Qui détient les clefs de ce monde transversal, de cette vidéosphère (sphère des images)? Voilà bien des questions à porter à la réflexion de tous, jeunes et adultes.

   Les précarités
par Delphine Druet d’ATD ¼ Monde, institutrice pour enfants avec déficience mentale, Delphine Druet fait partie du mouvement ATD Quart Monde : qui signifiait à l’origine « Aide à toute détresse », et aujourd’hui avec les mêmes lettres se définit ainsi :« Agir tous pour la dignité ».

     ATD organise des universités populaires avec des personnes en grande précarité pour leur permettre de s’entendre parler, de réfléchir sur divers thèmes et de partager leur «expertise » de la précarité. Actuellement, un travail est entamé pour faire reconnaître une discrimination envers les personnes en situation précaire : que la pensée des plus démunis puisse servir à l’humanité !  La misère n’est pas une fatalité, elle est une violation des droits de l’homme ,elle est l’œuvre des hommes. Il nous faut apprendre à ne pas avoir peur. Une peur qui est décuplée certes par les stigmates de la misère mais que l’on peut circonscrire par la connaissance et la reconnaissance des personnes en grande précarité. « Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager » (Diaconia 2013)

Ø  Le CMR doit établir un partenariat avec ATD Quart Monde pour un travail plus approfondi sur le champ de la ruralité. Il devra favoriser le croisement des savoirs entre assistantes sociales, parents, professeurs des écoles pour, dans un premier temps, déconstruire les interprétations de chacun sur  la question de la pauvreté.                                                                                                                                              
    Le bien commun 
     par Jean-Yves Baziou, prêtre du diocèse de Quimper et Léon et théologien.
    Le bien commun a pour finalité l’épanouissement de la personne et de la collectivité. Il n’est pas atteignable individuellement, il suppose la complémentarité.
    
     En remontant à nos racines théologiques, nous devons nous rappeler qu’un monde nous a été donné et qu’il nous faut veiller à la destination universelle des biens (Gaudium et spes). Bien que la notion de bien commun portée par l’Eglise ait été disqualifiée (car fondée sur la foi en Dieu), évangéliser, c’est aussi combattre pour la justice. Le plus démuni demeure notre frère en humanité !  
     Nous assistons aujourd’hui au triomphe d’une logique capitaliste : tout devient marchandise. Pourtant, on constate aujourd’hui une remise en avant du « commun ». Au lieu d’envisager deux acteurs, l’état et le marché, on remet en avant les figures de coopération, de cogestion. « Le commun, c’est ce dont nous nous occupons à plusieurs » (Essai de Dardot et Laval). On perçoit actuellement une aspiration à reprendre la main sur le tissu social et sur l’environnement de plus en plus menacés. La complexité d’aujourd’hui , c’est que le « commun » est à dimension mondiale. Comment alors organiser des formes de gestion à une si grande échelle ? 

 Ø Le CMR, en tant que champ associatif, se situe dans l’interstice entre le privé et le public. Il constitue donc une force de proposition à part entière. La parole des citoyens engagés est attendue. Un désir de collectif pour corriger, suppléer et parfaire se fait ardemment sentir. Le CMR a à réinvestir le champ public avec sa propre voix et pour cela, il doit se construire sa parole collective comme « Chrétiens dans le monde rural ».

Bibliographie :
§  En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté
               ATD Quart Monde. Editions de l’Atelier
§  Communs, essai sur la révolution au XXI siècle
Dardot et Laval. Editions La Découverte






dimanche 5 octobre 2014

Agriculture : état de lieux en vue du congrès

La démarche du congrès a été présentée dans les premiers messages publiés sur ce blog. Chaque région disposait d'un thème d'actualité à travailler.

Les universités d'été auxquelles Blandine a participé furent l'occasion de réaliser la synthèse de ces travaux. Nous allons vous proposer les idées fortes qui se dégagent de quelques sujets.
Les états des lieux complets figurent sur le site du CMR.

Première thématique abordée ci-dessous, l'agriculture.

 - Les exigences des consommateurs et des distributeurs génèrent un décalage entre agriculteurs et non-agriculteurs (attentes de produits hors saison, standardisés...).

 - Poids des directives européennes dirigées vers une production destinée à un marché libéralisé.


 -  Deux grandes tendances de l'agriculture qui semblent concurrentes: 

1- course au gigantisme, aux investissements (fermes-usines): moins d'emplois, davantage de machines, nécessité de produire en hors sol (impact sur les bêtes, les populations du "sud"...), concurrence entre les cultures d'exportation non alimentaires et les cultures vivrières des pays du "sud"
2- petits agriculteurs, consommation locale, AMAP (avec ses limites par le manque de viabilité économique pour le producteur dans de nombreux cas)...

 - Environnement : il existe une diversité de logiques entre agricultures bio, agricultures raisonnées et traitements intensifs

 - Une spéculation croissante sur  les terres agricoles qui augmentent les difficultés d'installation.


 - Mais il existe des initiatives positives telles que "Terres de lien" (achat collectif de foncier)